Les dirigeants politiques et religieux internationaux ont salué, lundi, le pape Benoît XVI en exprimant parfois leur "surprise" mais surtout leur "respect" pour sa décision de démissionner en raison de son âge avancé.
Suite à l'annonce du pape Benoît XVI de renoncer à son pontificat, lundi 11 février, les réactions ont afflué de la part des politiques et des religieux à travers le monde. En voici un florilège :
ALLEMAGNE
La chancelière Angela Merkel a été l'une des premières dirigeantes à exprimer son "plus grand respect" à l'égard du pape, d'origine allemande. "Si le pape lui-même, après mûre réflexion, en est venu à la conclusion que ses forces ne sont plus suffisantes pour exercer sa fonction, alors il a mon plus grand respect", a-t-elle affirmé depuis Berlin. "Quand il a été élu pape il y a huit ans, nous étions fiers de notre compatriote en Allemagne, le premier depuis un siècle dans la fonction de pape", a-t-elle ajouté.
Fille d'un pasteur protestant, la chancelière a souligné que le pape, né en 1927 en Bavière, avait "atteint le cœur des gens", notamment lors de ses déplacements dans son pays natal, le dernier ayant eu lieu en septembre 2011 lorsqu'il s'était exprimé devant les députés du Bundestag.
POLOGNE
Le secrétaire de l’épiscopat de Pologne, Mgr Wojciech Polak, a évoqué sa "grande surprise". "Le pape Benoît XVI avait réfléchi à plusieurs reprises sur la question de savoir si, à cause de son grand âge, il avait encore assez de forces pour assumer correctement sa fonction de successeur de Saint-Pierre", a-t-il ajouté.
Le cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque de Cracovie et ancien secrétaire particulier du pape défunt Jean-Paul II, a salué lundi une "bienveillance particulière" de Benoît XVI envers les Polonais."Nous sommes reconnaissants à Benoît XVI pour son amitié envers Jean-Paul II et sa béatification, ainsi que pour une bienveillance particulière à l'égard du peuple polonais", a-t-il déclaré.
FRANCE
Conforme à la laïcité des institutions françaises, le président François Hollande a qualifié d'"éminemment respectable" la décision du pape. "La République salue le pape qui prend cette décision mais elle n'a pas à faire davantage de commentaires sur ce qui appartient d'abord à l'Église", a-t-il indiqué.
ITALIE
Le chef de l'État italien, Giorgio Napolitano, a jugé que le chef de l'Église catholique avait fait preuve "d'un extraordinaire courage et d'un extraordinaire sens de la responsabilité". De son côté, le président du Conseil italien Mario Monti s’est déclaré "secoué par cette nouvelle inattendue."
ESPAGNE
Les évêques espagnols se sentent "comme orphelins" après l'annonce de la démission du pape Benoît XVI, a déclaréle cardinal Antonio Maria Rouco Varela, le président de la Conférence épiscopale espagnole.
"Je m'empresse d'exprimer au Saint Père, en mon nom et en celui de tous les évêques membres de la Conférence épiscopale espagnole, notre plus profonde gratitude pour l'immense service qu'il a rendu à la Sainte Eglise au cours de ces intenses années de pontificat", a-t-il ajouté. "Dans le même temps, nous acceptons la volonté du Saint Père avec une révérence filiale", a également déclaré le cardinal.
ROYAUME-UNI
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a estimé que Benoît XVI allait manquer "comme chef spirituel à des millions de gens" et lui a adressé ses "meilleurs vœux".
Le chef spirituel des Anglicans, Justin Welby, a déclaré avoir "le cœur lourd" après l'annonce de la démission qu'il comprend "totalement", soulignant "la dignité", la "clairvoyance" et le "courage" dont a fait preuve le pape au cours de son pontificat.
PHILIPPINES
"Le monde catholique mais aussi tous les peuples et toutes les nations de bonne volonté sont remplis d'un profond regret après l'annonce de l'intention du pape Benoît XVI de renoncer au ministère pétrinien le 28 février", a indiqué la présidence du plus grand pays catholique d'Asie.
ISRAËL
Le Grand rabbin ashkénaze d'Israël, Yona Metzger, a jugé que Benoît XVI avait amélioré les relations entre le christianisme et le judaïsme, contribuant à "une diminution des actes antisémites dans le monde".
De son côté, le président du Congrès juif mondial, Ronald S. Lauder, confiait avoir accueilli la nouvelle "avec beaucoup d'émotion" et a affiché son "plus grand respect".
"Il a compris que la négation de l'Holocauste par des leaders de l'Église ne devait pas rester sans réponse et s'est élevé contre ça", a souligné ce dernier alors que Benoît XVI avait reconnu une erreur après avoir levé l'excommunication de quatre évêques intégristes dont un négationniste, Richard Williamson. (France 24 avec dépêches)
This article originally appeared in : Renonciation de Benoît XVI : réactions partagées entre surprise et respect
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